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Libération
TRIBUNE

L'éditorialiste en monde clos

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par Jean-François Kahn
publié le 14 avril 2008 à 3h05

Le Président a changé. Tout prouve le contraire, mais pratiquement tous les commentateurs du médialand l'ont seriné d'une seule voix. Déconnection. Libération a pratiquement été le seul média à ne pas expliquer, au lendemain du premier tour des élections municipales, que Sarkozy avait échappé au vote sanction annoncé et à noter que le Modem, malgré ses surréalistes cahotements, avait obtenu en moyenne 15,7 % des suffrages, là où il se présentait, et non 3,5 % comme diffusé en boucle sur toutes les ondes. Or ces deux contre informations étaient justement celles que l'Elysée avait demandées, par SMS, de mettre en relief.

On notera, d'ailleurs, que d'autres enseignements particulièrement importants de ce scrutin municipal - les scores, parfois spectaculaires, de l'extrême gauche là où elle a présenté des listes ouvertes, l'échec impressionnant, dans les grandes villes, des maires centristes ralliés à la droite sarkozyenne (Strasbourg, Amiens, Toulouse, Rouen, Caen, Saint-Etienne, etc.), les bons et parfois très bons résultats obtenus par les maires de droite non identifiables au pouvoir en place (Dupont-Aignan, 80 % dans une ex-ville communiste ou Jean-Christophe Lagarde, signataires de l'Appel à la vigilance républicaine, 70 % à Drancy), et, surtout, le contraste entre l'ampleur du basculement des classes moyennes dans l'opposition et la réserve de l'électorat populaire qui a généralement préféré l'abstention à la gauche socialiste -, que ces utiles indicateurs-là, donc,