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TRIBUNE

Tibet : l'autonomie, pas l'indépendance

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par LODI GYALTSEN GYARI
publié le 14 avril 2008 à 3h05

Ces dernières semaines, nous avons été témoins de soulèvements sans précédent sur le plateau tibétain. Le gouvernement chinois a réagi par des mesures exceptionnellement brutales, à quelques mois seulement des Jeux olympiques de Pékin. Depuis le début du dialogue avec le gouvernement chinois en 2002, j'ai, en ma qualité d'envoyé spécial de sa Sainteté le dalaï-lama, profondément redouté que de tels événements ne finissent un jour par se produire. Mais aucun d'entre nous n'aurait pu imaginer l'ampleur de ces manifestations compte tenu du contrôle très strict exercé par la Chine sur le Tibet.

Plus d'une fois, au cours de nos six rencontres avec les représentants chinois, j'ai souligné avec vigueur que la politique de Pékin finirait par acculer les Tibétains. Nous savions en effet que la mise en oeuvre impitoyable de mesures destinées à saper l'identité du peuple tibétain, associées à l'arrivée massive de migrants chinois et à des attaques virulentes à l'encontre du dalaï-lama, allaient provoquer auprès des Tibétains un profond sentiment d'exaspération et de frustration. Les protestations des Tibétains ont des racines profondes. Elles sont issues d'un demi-siècle d'une gestion défaillante du Tibet par la république populaire de Chine.

La Chine doit assumer l'entière responsabilité de la situation tragique qui prévaut aujourd'hui au Tibet. Nous sommes profondément préoccupés par l'interprétation tronquée que les autorités chinoises donnent de la crise. Les antagonismes qui s'aggra