Au retour d'un nouveau séjour en Palestine et en Israël en avril 2008, j'éprouve une angoisse qu'il me faut partager d'urgence avec mes lecteurs juifs et non-juifs.
Par son interdépendance croissante qui implique un haut degré de solidarité entre ses parties, la société internationale du vingt-et-unième siècle impose aux gouvernements de chacun des Etats qui la composent une constante recherche de légitimité. Ses postulats sont la conformité avec un certain nombre de principes inscrits depuis le milieu du siècle précédent dans les textes fondamentaux du droit international, initialement en 1945 dans la Charte des Nations Unies, puis de décennie en décennie dans des pactes, traités, conventions, statuts de tribunaux internationaux.
Pour un Etat, si fort soit-il militairement ou économiquement, perdre cette légitimité c'est mettre inévitablement en péril son avenir et en danger la sécurité de ses habitants.
Or, depuis quarante ans Israël a perdu cette légitimité en bafouant jusqu'ici impunément ses principes, valeurs et accords qu'elle est censée respecter en tant que membre de l'organisation qui lui a donné naissance.
Bénéficiant de la sympathie que lui vaut le souvenir de la Shoah et du soutien que lui accorde pour l'instant le plus puissant des Etats membres (lui-même en perte de légitimité en Irak), Israël assure sa survie par l'écrasante supériorité de ses armes.
Les gouvernements israéliens successifs ont assumé l'illégitimité en poursuivant l'occupation militaire de territoi