Le cyclone Nargis qui s'est abattu en Birmanie le 2 mai a fait, de source officielle birmane, au moins 24 000 morts et 37 000 disparus. Les Nations unies estiment qu'entre 1,5 et 2 millions d'habitants du delta de la rivière Irrawaddy ont été touchés par le cyclone et sont à présent sans domicile ni ressources. En réalité, il est presque impossible d'avoir une idée même approximative de l'étendue du désastre. En guise d'informations sur le cyclone, la télévision officielle birmane diffuse apparemment des images de cérémonies où des militaires distribuent de l'aide aux victimes.
Le gouvernement birman vient de saisir un avion du Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) contenant des biscuits alimentaires. Malgré les difficultés logistiques énormes pour acheminer l'aide dans la région la plus touchée, un entrelacs de rivières, la junte refuse d'accorder des visas aux travailleurs humanitaires, même si elle est prête à accepter l'argent ou l'aide en nature. Les militaires semblent plus craindre les conséquences d'une ouverture du pays sur l'extérieur que celles de ne pas agir rapidement pour aider les populations affectées.
Il n'y a malheureusement rien de nouveau dans cette attitude extraordinairement irresponsable du régime birman. Il y a quatre ans, un cyclone avait fait, selon les Nations unies, 140 morts et 18 000 sans-abri sans que la presse officielle n'en touche un mot. Lors du tsunami, un pont aérien avait été mis en place en moins de quarante-huit heures