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Libération
TRIBUNE

L'aboulie des démocraties occidentales devant la Chine

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publié le 15 mai 2008 à 3h27

L'approche des Jeux olympiques accentue l'aboulie mentale des démocraties occidentales. Face aux puissances ex-communistes, l'incohérence domine, les diplomates ne savent pas à qui ils s'adressent, ni les experts de quels régimes ils parlent. La brutale répression des moines et des civils laïcs au Tibet a choqué l'opinion mondiale, mais accélère la danse du ventre de nos élites devant les autorités chinoises. Ira ? Ira pas ? Beaucoup de leaders découvrent soudain un agenda trop chargé pour se rendre à l'inauguration solennelle des JO. Cependant seuls quelques responsables - polonais, tchèques, bulgares. - osent proclamer qu'ils boycottent cette ouverture politico-planétaire qui couronne un régime bafouant les droits de l'homme. Majoritairement, l'hypocrisie domine et les plates «excuses» multipliées par la France n'honorent personne : entre le respect entourant la torche olympique et celui dû aux assassinés et aux torturés de Lhassa, les Parisiens ont choisi, quitte à prendre au dépourvu la diplomatie locale et mondiale.

Depuis la chute de l'Empire soviétique et l'ouverture de la Chine à l'économie de marché, les chancelleries errent. Tantôt elles parient sur le beau fixe et la fin de l'histoire - c'est-à-dire l'histoire des grands conflits et des grands défis -, tantôt elles redoutent une nouvelle guerre froide et ne savent plus à quel saint se vouer. Hier George Bush déchiffrait le bleu du ciel dans les pupilles de Vladimir Poutine, le «good guy», aujourd'hui le prés