L'ouverture des négociations sur la nécessaire réforme de l'assurance chômage vient de faire émerger dans le débat la question de l'offre valable d'emploi, celle que le chômeur ne peut refuser sous peine de voir ses allocations chômage suspendues. Curieuse façon d'engager les discussions sur la révision des conditions d'indemnisation des chômeurs que celle consistant à faire passer le devoir d'insertion des chômeurs avant le droit à être indemnisé. Non seulement on ne comprend pas pourquoi le gouvernement entend s'immiscer dans des domaines qui relèvent du champ des partenaires sociaux, mais il importe de rappeler le caractère premier du droit à indemnisation des chômeurs, parce que ce droit a été, au cours des vingt-cinq dernières années, bien malmené.
Depuis la mise en place en 1958 de l'Unédic, système d'assurance chômage obligatoire, les résultats obtenus en termes de protection effective des chômeurs sont décevants. Ce régime indemnitaire n'est jamais parvenu à couvrir plus de 50 % des demandeurs d'emploi, un taux qui rapproche la France des pays du sud de l'Europe, pays qui ne brillent ni par la qualité de leur service public de l'emploi ni par l'efficacité de leur politique d'accompagnement des chômeurs. Il va sans dire que les pays scandinaves font mieux sur l'ensemble du binôme indemnisation-placement.
En France, ce régime paritaire a de tout temps vu sa mission indemnitaire partagée avec l'Etat qui verse à certains allocataires exclus de l'assurance chômage une alloc