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Chiffre

Royal-Delanoë : du contenu, vite !

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publié le 3 juin 2008 à 3h43

Disons-le d'emblée : le débat entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë n'a pour l'instant pas atteint le niveau que l'on est en droit d'attendre. La querelle sur le libéralisme se situe sur un plan trop général pour être vraiment utile. Oui, la liberté économique est évidemment inséparable de la liberté politique, et elle est une valeur en soi. Mais les choses sérieuses ne commencent que si l'on accepte de débattre des politiques publiques concrètes permettant de faire en sorte que chacun soit libre et maître de son propre destin, que chacun ait réellement accès aux droits et opportunités les plus étendus possibles. Se proclamer libéral, ou antilibéral ne suffit pas pour définir un projet politique. La compétition qui s'annonce est certes légitime - la période 2002-2007 a suffisamment montré à quel point repousser sans cesse les choix de personnes était le plus sûr chemin pour la glaciation intellectuelle et programmatique. Mais il est maintenant urgent que les candidats sortent des généralités et donnent du contenu à leurs projets.

Trois chantiers en particulier méritent d'être mentionnés. La priorité absolue, c'est l'investissement massif dans le capital humain et l'économie de la connaissance. L'objectif est d'avoir les emplois les plus qualifiés du monde, afin que la France tire le meilleur parti possible de la mondialisation. Ce n'est pas avec quelques heures supplémentaires en plus que nous trouverons notre place face à l'Inde et la Chine. Le drame est que l'on donne l'