La tournure que prend la phase préparatoire du prochain congrès du PS ne laisse rien augurer de bon quant à la qualité du débat d'idées que les militants, mais aussi la gauche française, sont en droit d'attendre des socialistes. Le dernier épisode en date, opposant de manière un peu artificielle deux responsables qui ont l'un et l'autre bien perçu les enjeux du socialisme de demain, l'illustre jusqu'à la caricature. Du livre que Bertrand Delanoë vient de publier, on a surtout retenu la déclaration par laquelle l'auteur s'affirme socialiste et libéral. Ce n'était, à vrai dire, pas son apport principal. Quelques heures cette annonce, Ségolène Royal affirmait sur Canal + qu'elle voyait une contradiction dans les termes, et que l'on ne pouvait, selon elle, être à la fois socialiste et libéral. Le propos ne pouvait que surprendre, venant d'une ex-candidate à l'élection présidentielle qui avait su dans sa campagne briser quelques tabous et qui, dans son livre Maintenant, affirmait : «Nous, socialistes, nous sommes des libéraux au sens du libéralisme politique originel»; opinion répétée par elle il y a deux mois dans le Point. Comme il semble exclu que Ségolène Royal ait depuis lors changé d'avis sur le sujet, tout pousse à voir dans cette réaction une simple posture, visant à faire apparaître son rival comme le fourrier de la droitisation du parti et à se présenter elle-même comme la gardienne du socialisme authentique. Le libéralisme mérite, dans nos rangs, u
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Socialisme, libéralisme et égalité
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par Pierre Moscovici
publié le 5 juin 2008 à 3h45
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