Menu
Libération
TRIBUNE

Tchad : la vérité sur le sort d'Ibni Oumar

Article réservé aux abonnés
par Guy LABERTIT
publié le 9 juin 2008 à 3h48

Depuis le 3 février, Ibni Oumar Mahamat Saleh a disparu au Tchad. Porte-parole de l'opposition politique civile, il a été arrêté comme d'autres opposants ce jour-là, dans la soirée, à son domicile, à N'Djaména, vraisemblablement par des éléments de la garde rapprochée du président Idriss Déby. Les mouvements de rébellion armée, qui, la veille, avaient encerclé le palais présidentiel, étaient encore aux portes de la ville et ces arrestations n'ont pas pu échapper à l'attention des militaires français qui encadrent la garde présidentielle. Pourtant, les autorités françaises, notamment l'ambassadeur à N'Djaména ou le ministre de la Défense, ont préféré les qualifier de rumeur et une demande officielle de «clarification sans délai» sur le sort des disparus n'a été faite que le 11 février.

Depuis quatre mois, aucune nouvelle d'Ibni Oumar. C'est le silence le plus opaque. Suite au passage éclair du président Nicolas Sarkozy dans la capitale tchadienne, le 27 février, une commission d'enquête a été mise en place. Elle a tout juste commencé à fonctionner. Les autres opposants arrêtés le 3 février, notamment l'ancien chef d'Etat Lol Mahamat Choua ou le député fédéraliste Ngarlejy Yorongar, ont réapparu dans des circonstances mystérieuses, multipliant des versions contradictoires sur ce qui s'est passé dans les heures qui ont suivi ces arrestations politiques ciblées.

Rien de bien nouveau sous le ciel de la Françafrique avec une livraison d'armes par Paris, via la Libye, à un pré