On nous avait annoncé que la suppression de la publicité sur le service public allait déboucher sur une réflexion sincère des pouvoirs publics pour renforcer l'identité et l'ambition de l'audiovisuel public et asseoir son financement sur une base stable et solide. Nous voici désormais contraints de faire un constat aussi amer que révoltant : l'avenir du service public dont les pistes de financements apparaissent aléatoires sinon insuffisantes ne semble ni serein ni radieux ni même assuré, quelles que soient d'ailleurs les propositions retenues par une Commission pour la nouvelle télévision publique, durablement fragilisée par le départ de parlementaires socialistes et communistes.
Les inquiétudes se multiplient sur l'avenir du service public, notamment après les déclarations du président de la République qui n'a pas attendu que l'encre des scénarios formulés par la commission Copé soit sèche pour rejeter toute augmentation du produit de la redevance. Malheureusement, s'il est aujourd'hui une caractéristique de la politique audiovisuelle en France, c'est la propension de nos gouvernants à voler au secours des chaînes commerciales et à détourner la tête dès lors qu'il s'agit de soutenir la création sur les antennes privées ou publiques. Cette triste réalité dans le pays qui a défendu avec ardeur et sincérité la diversité culturelle est sans doute douloureuse pour tous ceux qui pensaient que la politique de civilisation vantée par le président de la République ne devait pas plus