On ne va pas ergoter longtemps sur les mérites comparés de la riposte graduée (Libération du 18 et du 23 juin) et de la licence globale. L'une ou l'autre, qu'importe ! Car le pire serait de laisser faire en matière de téléchargement.
Deux choses :
1. La riposte très, très graduelle, ne paraît pas spécialement liberticide à l'anti-répressif que je suis. A moins de vouloir abolir la propriété privée (chiche ?) et de considérer que de s'en foutre plein les oreilles pour pas un rond soit devenu l'alpha et l'oméga des droits de l'homme et du citoyen.
2. La licence globale, qui aurait plutôt ma faveur, angoisse les deux camps. Majors et réseaux pirates communient dans un même rejet de ce qui leur apparaît comme une nationalisation rampante. Ainsi se reconstitue l'alliance anti-Etat des libéraux traditionnels et des pseudo libertaires. Ces derniers n'étant plus que des consommateurs compulsifs, esclaves de leur fascination technoïde, secrètement ravis qu'Internet se transforme en désosseur de la création et du journalisme. Histoire de s'autoproclamer génération spontanée de webrockeurs ou d'éditorialistes blogueurs. Et d'ailleurs, pourquoi pas ?
Le problème c'est que la préférence d'Internet pour la gratuité est en train de faire exploser l'ensemble du système informationnel et culturel. L'industrie musicale est moribonde. La presse, subclaquante. La télé commence à se sentir mal. Hollywood prépare la guerre de tranchées. Et, l'édition, passée pour l'instant entre les gouttes, t