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Libération
TRIBUNE

Géopolitique du ballon rond

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publié le 10 juillet 2008 à 4h15

L'Espagne vient de remporter de fort belle façon l'Euro 2008 de football. Meilleure attaque, meilleure défense, elle est la seule équipe invaincue du tournoi et a enchanté le public par son jeu spectaculaire porté vers l'attaque. Elle met fin à une longue période de disette de titres internationaux, le dernier remporté étant l'Euro de 1964. Et c'est une autre affaire que de voir une équipe soutenue par le roi Juan Carlos et le Premier ministre José Luis Rodríguez Zapatero, l'emportant à Vienne plutôt qu'une équipe espagnole gagnant le titre à domicile dans un championnat de quatre équipes avec le dictateur Franco siégeant dans la tribune officielle.

A l'image de son équipe de football, l'Espagne va de l'avant. C'est un pays européen ambitieux et dynamique, capable d'avoir une vision stratégique progressiste et voulant que l'Europe s'affirme comme une puissance internationale tout en étant respectueuse des autres Etats. L'Espagne est très active sur le plan diplomatique dans le domaine euroméditerranéen ou pour ce qui est du dialogue des civilisations. Elle sert de pont entre l'Europe et l'Amérique latine à l'image de son milieu défensif Marcos Senna, premier joueur d'origine latino-américaine à gagner l'Euro. Longtemps, la sélection nationale était aussi faible que les clubs espagnols (Real Madrid, FC Barcelone, Séville) étaient puissants sur la scène continentale. L'équipe espagnole a su mêler les différents apports régionaux pour avoir une équipe performante. Trois joueurs