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Libération
TRIBUNE

PS, l'avantage des présidentiables

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publié le 28 août 2008 à 4h46

Depuis 2002, le Parti socialiste contemple son nombril au lieu de parler aux Français. Cela ne l'a pas empêché de faire bonne figure aux élections législatives et de gagner les élections intermédiaires (européennes, régionales, municipales) mais cela lui a fermé une fois de plus les portes du palais de l'Elysée. Solidement implanté au sein des classes moyennes, profondément enraciné dans ses fiefs locaux, si nombreux qu'ils recouvrent la France d'un maillage incomparable, le PS règne certes sur l'opposition.

Les échecs des gouvernements de droite, les frustrations, les revendications et les colères que provoquent les dérèglements économiques lui garantissent un avenir radieux aux portes du pouvoir. Son narcissisme, ses éternelles divisions, son enlisement dans les médiocres manoeuvres d'appareil et dans des procédures internes désuètes l'empêchent de franchir le plafond de verre de la seule élection décisive, la présidentielle. A moins de trois mois du congrès de Reims qui doit désigner le successeur de François Hollande, au moment où La Rochelle ouvre la phase finale de la bataille de succession, tout est prêt pour que le parti de Jean Jaurès, de Léon Blum et de François Mitterrand sombre de nouveau dans le piège des querelles picrocholines et des roueries lilliputiennes. Le principal handicap du PS n'est ni la droite ni Olivier Besançenot mais le miroir devant lequel il ne cesse de se grimer, de s'écorcher et de se contempler. Le PS est malade de lui-même et de sa conduite