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Libération
TRIBUNE

JO : opération médiatique réussie

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par Boris Grésillon
publié le 3 septembre 2008 à 4h51

Dans un article intitulé «Berlin, Pékin et des Jeux», portant sur les Jeux olympiques de Pékin et publié récemment (1), nous concluions par ces mots : « (.) le faste risque de l'emporter sur l'esprit critique, l'événement hypermédiatisé risque d'aveugler les observateurs (.)» . Alors que le rideau de la cérémonie de clôture est retombé, force est de constater que ce «pronostic» - au demeurant peu risqué - s'est hélas confirmé. Car, au-delà des exploits sportifs des athlètes, au-delà de l'enthousiasme ou de l'émotion légitimes ressentis par des millions de spectateurs et de téléspectateurs à travers le monde, que s'est-il passé ? Rien, serait-on tenté de dire avec un brin de provocation. Du moins, rien d'autre que la grand-messe sportive habituelle, avec son lot de joies et de larmes, d'exploits authentiques et de performances douteuses, et de patriotisme exacerbé communément partagé. Bref, business as asual.

«Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse», dit le proverbe. Et ivresse de sport, de spectacle, assurément il y eut. On pourrait donc, avec un peu de recul, presque sourire de ces petites ou grandes entorses aux règlements dont la Chine a usé et abusé. Ce qui prête nettement moins à sourire est le traitement médiatique et politique de l'événement que nous ont offert, notamment, les chaînes de télévision françaises. Non contentes de ne diffuser presque que les épreuves dans lesquelles des athlètes français étaient engagés, de spéculer à loisir sur le