En réponse aux deux droits de réponse de Siné (Libération du 31 juillet), évoquant la démission de Me Jouanneau de la Licra, celui-ci a souhaité apporter les précisions suivantes.
Non, Monsieur Sinet (1) ! Je n'ai pas quitté la Licra en 1983 parce que le Droit de vivre«n'aurait pas accepté de publier votre lettre et ma réponse». Je l'ai fait dix ans plus tard ; et pour des raisons personnelles qui n'ont rien à voir avec vos propos sur Carbone 14. Il s'agissait alors de l'Oréal, du boycott arabe et de Jean Frydman. Sans rien retirer de ce que j'ai écrit à l'époque, je dois rappeler que, malgré votre lettre d'excuses, et malgré le retrait de sa plainte par la Licra, vous avez été poursuivi et condamné pour les horreurs que vous aviez proférées à la radio ; parce que l'action publique était en mouvement et qu'on ne pouvait pas l'arrêter. L'état alcoolique avancé qui était le vôtre, ne justifiait rien ; mais il était à mes yeux, important que les auditeurs sachent, sans attendre votre condamnation, que vous regrettiez vos propos. Vous avez eu le courage de le faire et je vous en ai rendu hommage. J'ai cru à votre sincérité du moment, aujourd'hui, je m'interroge.Car le tollé provoqué par votre sortie sur Jean Sarkozy, qui ne semble pas, cette fois, provenir des effluves du whisky consommé en abondance, révèle, quoi qu'on en dise, à tout le moins un arrière goût de ce fameux «antisémitisme à la française» qui ressurgit malheureusement sous votre plume. P