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Libération
TRIBUNE

«Téléchargez-moi»

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par internetmonamour.fr collectif d'artisans du réseau. Adrien Mondot , Agnès de Cayeux , Alain Escalle , Chloé Delaume , Claude Closky , Vincent Epplay , Wolf Ka (cie Respublica) , Xavier Cahen
publié le 10 septembre 2008 à 4h57

Le projet de loi Création et Internet que le Parlement doit adopter cet automne nous préoccupe. Nous sommes 86 artistes travaillant avec et sur les réseaux à penser que ce texte est en total décalage avec notre réalité, bien loin de la «création» et encore plus de cet «Internet» dont il prétend vouloir réguler les pratiques. S'il «vise à remédier au pillage des oeuvres musicales, cinématographiques et audiovisuelles sur les réseaux numériques», selon la ministre de la Culture, il met surtout en place la «riposte graduée» contre le téléchargement illégal, c'est-à-dire une surveillance sans précédent des faits et des gestes des internautes et leur exclusion en cas d'activités contraires à cette loi.

Cela dit, il semble très naturel qu'une communauté de cinéastes «défendent cette loi sans réserve» dans une tribune intitulée Culture ne rime pas avec gratuité (1). Comme il semble naturel que l'enjeu industriel soit au coeur de cette loi. Sauf que. Depuis les débuts du World Wide Web, nous nous sommes pris au jeu de cette mutation et existons 1.0, 2.0, et demain 3.0. Nous sommes les créateurs de demain, sans prétention aucune. Très sérieusement et depuis longtemps, nous nous posons la question du droit d'auteur, celle de la diffusion des oeuvres sur les réseaux et de leur réception. Tout comme nous nous posons la question de l'économie de la création, sur Internet et ailleurs.

Ce projet de loi est contraire à nos pratiques, tout comme il est extrêmement méprisant des u