Menu
Libération

L'Insee à Metz : les statistiques mises à distance

Article réservé aux abonnés
publié le 16 septembre 2008 à 5h02

A Metz comme ailleurs, les fermetures de casernes provoquent de vives réactions, les populations locales et leurs élus s'inquiétant à juste titre de la disparition d'activités et d'emplois liés à la présence des militaires.

C'est pour répondre à ces angoisses que Nicolas Sarkozy, recevant le 3 septembre dernier un parterre d'élus mosellans, a annoncé que la ville de Metz accueillerait bientôt 1 500 emplois dédiés à la statistique publique. Concrètement, cette déclaration annonce le transfert d'une part importante de la direction générale de l'Insee, ainsi que des services statistiques ministériels, notamment ceux des ministères de l'emploi (Dares) et de la santé (Drees).

Inutile de préciser que les personnels concernés sont en ébullition, et rejettent fortement cette décision prise sans la moindre concertation. Il faut dire aussi que cet oukase est prononcé dans un contexte très tendu entre les statisticiens publics et l'actuel président. Depuis son passage éclair mais mouvementé à Bercy en 2004, Sarkozy est soupçonné de ne voir dans les services statistiques que des bureaux d'étude chargés de fournir les chiffres qui conviennent à sa politique et de taire, voire de falsifier ceux qui n'iraient pas dans son sens. Même si ce soupçon est sans doute excessif et que cette pratique ne lui est pas propre, force est de constater que le pouvoir actuel ne semble pas excessivement préoccupé par le développement d'expertises indépendantes permettant d'évaluer ses politiques.

En témoigne l