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Libération
TRIBUNE

L'ouragan Sarah Palin

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par Laurent Bouvet
publié le 16 septembre 2008 à 5h02

c'est Willie Brown, ancien maire démocrate de San Francisco qui a le mieux résumé la situation dans son éditorial du dimanche 7 septembre du San Francisco Chronicle : «Les démocrates ont des ennuis. Sarah Palin a complètement changé la dynamique de cette campagne. Point final.» Et d'ajouter en signe d'avertissement aux démocrates : «Elle n'a pas besoin de prouver qu'elle est "du peuple". Elle est réellement le peuple.»

Sarah Palin, gouverneur de l'Etat d'Alaska mais largement inconnue jusqu'ici, a littéralement explosé sur la scène politico-médiatique en quelques jours, entre sa désignation comme colistière pour la vice-présidence et son discours remarqué devant la Convention républicaine. Ce surgissement ressemble beaucoup à celui de Barack Obama en 2004 lors de son discours devant la Convention démocrate alors qu'il était lui aussi inconnu. Derrière cette irruption soudaine, il y a bien sûr un coup tactique audacieux joué par John McCain qui montre qu'il sait être fidèle à sa réputation de maverick malgré l'affadissement de sa campagne ces dernières semaines.

Mais l'on peut aussi déceler la résurgence d'une conformation habituelle du combat politique américain de ces dernières années : la polarisation autour de deux cultures politiques irréconciliables, ou supposément telles, celle des démocrates et celle des républicains. La «bleue» et la «rouge» si l'on suit le code couleur qui les désignent dans les médias américains. A une nuance - de taille - près,