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Libération
TRIBUNE

Erreur d’arbitrage et leçon d’injustice

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par Raphaël VERCHERE
publié le 19 septembre 2008 à 12h55

la première conséquence de l'erreur d'arbitrage, comme l'a brillamment souligné Paul Yonnet [sociologue, ndlr], est d'ouvrir les portes de l'agora, du forum, du débat public. Chacun va débattre, rediscuter, revisionner, théoriser, disserter sur ce qu'il y a eu et sur ce qu'il y aurait dû avoir, sur ce qu'il y a et sur ce qui devrait être, sur la vraie nature de la justice et de l'injustice. On refait le match est le titre de cette émission sur RTL dont le but avoué n'est autre que de servir de «café du commerce» national. On ne compte pas le nombre d'émissions, d'articles de presse, de reportages qui ne sont que l'émanation, la conséquence des erreurs d'arbitrage et de l'injustice sportive.

Qu'il y ait une erreur d'arbitrage, comme il y en eut ce samedi 13 septembre à l'occasion du match Olympique lyonnais-Nice, et c'est le commencement d'un débat sans fin où tous les partis échangeront et prolongeront la rencontre jusqu'à plus soif. L'arbitre, les équipes, l'Equipe, les supporters, les spectateurs, les commentateurs, les journalistes et même les intellectuels et politiques sont sommés de s'exprimer : que l'on songe aux réactions à la suite du coup de tête de Zidane, où même Bernard-Henri Lévy et Jaques Chirac eurent leur mot à dire.

Mais une deuxième conséquence beaucoup plus pernicieuse est également à l’œuvre, directement en lien avec la vocation pédagogique du sport que voulait Coubertin. En effet, toute injustice est source de frustration, et partant, source