Les événements de la semaine dernière montrent que, comme toute crise financière, celle-ci ne pourra être résolue que par une intervention massive des gouvernements et non par les marchés. Pour que cette conclusion s'impose, il aura fallu que la crise prenne un tour extraordinairement dramatique : certaines des plus grosses institutions financières ont disparu, tombées en faillite, rachetées in extremis ou nationalisées. Signe de panique généralisée, le marché interbancaire, essentiel pour le bon fonctionnement du crédit, a quasiment disparu.
Le plan annoncé par le gouvernement américain a le grand mérite d'en finir avec des interventions au coup par coup et sans grande cohérence. Beaucoup de choses restent cependant à éclaircir : on sait seulement que le gouvernement va racheter les «actifs toxiques» des investisseurs pour plusieurs centaines de milliards de dollars.
Mais quels actifs exactement, ceux liés aux prêts immobiliers (les subprimes) ou d'autres ? Surtout, à quel prix ? Si le prix proposé est très bas (tel le prix de marché actuel), quel intérêt pour les banques de les vendre et comment, alors, se recapitaliseront-elles ? Espère-t-on simplement qu'en rachetant ces actifs pourris, même à des prix bas, la confiance va revenir ?
C'est faire l'hypothèse que le problème actuel est un manque de liquidité sur les marchés, que la panique, bien réelle, qui les a paralysés va soudain s'évaporer.
Une caractéristique essentielle de cette crise est le déni répété de la réalité : o