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Libération
TRIBUNE

Non à la privatisation de la Poste

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par Des cadres supérieurs de la poste
publié le 24 septembre 2008 à 22h27

les cadres supérieurs de La Poste, signataires de cette tribune sont aussi des citoyens. En tant que citoyens, nous estimons dangereux de privilégier l'argent et l'actionnaire futur, au détriment du service rendu à tous, au détriment de l'homme en général, salarié ou client, au détriment des valeurs qui nous ont toujours guidés dans l'exercice de notre métier de postier.

La Poste est une entreprise publique caractérisée par le nombre de ses agents (299 000) et par son implantation sur l'ensemble du territoire. Sa marge d'exploitation (6 %), est l'une des plus faibles des entreprises françaises parce que l'importance de ses missions de service public l'oblige à maintenir une présence dense sur le territoire - dont 12 000 bureaux de poste en gestion propre et 70 000 tournées de facteurs. Par ailleurs, La Poste a opté pour une organisation articulée autour des métiers, inspirée de modèles anglo-saxons, qui l'a affaiblie. Il y a une dizaine d'années le bureau de poste était le point d'entrée unique de toutes les activités : colis, courrier, services financiers. Désormais et au nom d'une prétendue efficacité économique, ces trois métiers ont acquis leur quasi-autonomie. Conséquences de cette «balkanisation» : augmentation des coûts de fonctionnement, multiplicité des centres de décision, querelles internes, absence de passerelles entre les métiers, restructurations permanentes qui déstabilisent les personnels. Contrairement aux propos du Président, on ne voit pas en quoi le change