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Libération
Interview

Sanctionner les «crimes du marché»

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«Libération» et le «Nouvel Observateur» vous invitent au renouveau. Aujourd’hui : WILLIAM BOURDON, de l’association Sherpa
publié le 27 mai 2010 à 0h00

«Il y a une phrase de Scott Fitzgerald qui résume bien l’ampleur de la tâche pour Sherpa : "On devrait pouvoir comprendre que les choses sont sans espoir, et cependant être décidé à les changer." Lancée en 2001, l’association veut concilier globalisation et droits de l’homme, autrement dit lutter contre les dérèglements et les crimes qui bousillent la planète et ses habitants, tant sur le plan économique qu’environnemental. Une vingtaine de juristes - en quête de justice - viennent en aide aux citoyens et aux communautés privés d’accès à un juge, car le plus souvent inexistant ou, quand il existe, est corrompu. Sherpa s’est fait connaître par ses actions contre plusieurs multinationales ou Etats et plus récemment en se lançant à l’assaut des "biens mal acquis", ces résidences, comptes bancaires, biens volés par des dictateurs africains à leurs peuples. C’est leur arrogance qui explique que depuis tant d’années ils s’étalent au grand jour.

«Pour nous, le renouveau à Grenoble passe par la lutte contre la corruption et l’impunité des entreprises pour leurs activités à l’étranger, ce que nous appelons les crimes du marché. C’est pourquoi nous portons deux chantiers. Le premier concerne la responsabilité sociale et environnementale des sociétés mères pour les agissements de leurs filiales à l’étranger, revendication défendue dans le cadre du Grenelle de l’environnement avec l’Alliance pour la planète. Certaines entreprises font n’importe quoi en termes de droit du travail, d’expro