«Chaque arbre a son chant, chaque feuille a son chant, car le monde entier est un immense chant», dit un texte juif, en écho à un verset de psaume :«Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l'œuvre de ses mains, le firmament l'annonce.»
La responsabilité de l'homme, c'est que la création tout entière puisse continuer de chanter. Tel est le sens du premier commandement biblique, donné par Dieu à l'homme et à la femme, seules créatures faites à son image, au milieu de tant de merveilles : «Emplissez la terre et soumettez-la ; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux» (Gen. 1, 28).
Des voix se sont élevées pour dénoncer «les impitoyables conséquences» de cette parole. Etonnant aveuglement ! Certes, en affirmant que le soleil et la lune ne sont pas des dieux mais de simples lumignons créés par Dieu, comme en supprimant tout caractère mythique à la mer, aux plantes et aux animaux, la Bible les faisait descendre de leur piédestal. Or, voilà que cette désacralisation aurait poussé l'homme à abuser de la création et à entrer dans une frénésie de production et de consommation. Le danger n'est pas illusoire. Mais l'imputer à la Bible, c'est vraiment de courte vue. Il suffit d'avancer dans le texte de la Genèse, souvent tronqué et donc mal compris, pour lire quelques lignes plus loin : «Dieu prit l'homme et l'établit dans le jardin d'Eden pour le cultiver et le garder» (2, 15).
Mais comment faire entendre à l