En 1985, Mikhaïl Gorbatchev mit en œuvre en Union soviétique une politique dite de transparence - ou glasnost - qui avait pour objectif de poursuivre le processus de déstalinisation initié par Khrouchtchev en 1956, lors du XXe congrès du PCUS. Mais au lieu de s'en tenir à un rapport secret, il entendait dénoncer publiquement toutes les formes de refoulement d'un passé qui avait conduit le communisme à son plus grand désastre. Aussi bien la glasnost - qui accompagnait la pérestroika (ou restructuration économique) - eut-elle pour conséquence, non point de révéler ce que l'on savait déjà depuis des décennies, mais de donner au peuple tout entier le droit de s'exprimer librement. Il souhaitait réformer des institutions vermoulues mais, sans le savoir, il participait à l'écroulement final d'un système totalitaire. Au lieu d'une réforme, il avait initié une révolution.
La glasnost contribuait à la chute d'un régime fondé sur des délires, des persécutions, des arrestations arbitraires. Et en tant que telle, elle mit fin à une forme de transparence que l'on appellera perverse ou dictatoriale, celle qui permet à un Etat de surveiller tous les citoyens. En témoigne le film de Florian Henckel von Donnersmarck, la Vie des autres, tourné en 2006, et qui montre comment fonctionnait un tel système dans l'ancienne République démocratique allemande. Chaque sujet était regardé comme un suspect et jamais comme un humain. Aussi était-il condamné à être transparent, c'est-à-d