Mesdames, messieurs les ambassadeurs (1) au Conseil de sécurité des Nations unies,
nous sollicitons votre attention à propos de la situation dramatique en Syrie et du projet de résolution du Conseil de sécurité à ce sujet. Vous connaissez mieux que quiconque la situation en Syrie, dont vous êtes désormais saisis. Des villes entières, dont les noms, comme à nous tous, vous sont devenus familiers, Deraa, Homs, Lattaquié, Kamchli, Banyas, sont coupées du monde, privées de téléphone, d’électricité, patrouillées par des chars, survolées par des hélicoptères qui mitraillent les foules ; des tireurs embusqués sur les toits fauchent les passants ; des miliciens investissent, une à une, les maisons et embarquent les hommes de 15 à 80 ans. De même, vous connaissez, à n’en pas douter, le nom des prisons où on les entasse : Tadmor (Palmyre); Palestine, Adra, Douma (Damas) ; Seid Naya. L’enfer, en Syrie, porte ces noms. Vous êtes informés, bien entendu, des tortures que des milliers d’innocents y endurent. Vous savez et, comme nous tous, à coup sûr vous vous en indignez, que c’est ainsi que sont traités étudiants, démocrates, citoyens ordinaires qui, du nord au sud du pays, réclament, jour après jour, pacifiquement, au prix de centaines de morts, de milliers d’arrestations, une liberté et une dignité qu’ils n’ont jamais connues. Un pays sous dictature de père en fils depuis quarante ans, un régime qui, dans une totale impunité, plante ses pieux armés dans le cœur de chaque citoyen: telle