Imaginez-vous dans une rame à la station Ménilmontant avec, d'un coup, toute la queue d'un télésiège faisant irruption, grosses chaussures aux pieds et skis à la main dans votre wagon. C'est la sensation qu'on éprouve en débarquant à la gare de Wengen. Ce village suisse de l'Oberland bernois a gardé une authenticité dont le pays est friand ; passage obligatoire pour des escapades peu communes et a priori inaccessibles. La Suisse a su conserver ce côté magique. Pas trop moderne, un peu bucolique et nostalgique, comme si l'érosion du temps n'y avait aucun effet. Pourtant, on peut pratiquement rejoindre les pistes, skis aux pieds, depuis la gare de l'Est à Paris; et se retrouver six heures plus tard à 3 500 mètres d'altitude, près du sommet de la Jungfrau , que les Suisses appellent le toit de l'Europe. Et cela, après avoir traversé les entrailles de l'Eiger, une des montagnes les plus mythiques des Alpes.
L'excursion ne serait pas possible sans les trains à crémaillère que l'on doit aux nombreux mécènes qui investirent dans cette technologie à la fin du XIXe siècle. A des fins touristiques ou tout bonnement pour atteindre tranquillement le chalet familial. Aujourd'hui, le réseau compte trois systèmes différents de crémaillère et plus de 2 000 km de lignes semi-privées.
Crédit: Rennett Stowe / Flickr
Sourire
L'aventure commence dès la gare de Lauterbrunen, à quelques kilomètres au sud d'Interlaken, la ville la plus proche, construite entre deux lacs de montagne. On y laisse une vallée gri