Au Pays basque, mieux vaut éviter de parler de territoires français ou de terres espagnoles. Optez plutôt pour le Nord (iparralde en basque) et le Sud (hegoalde). ça peut aider, une fois sur zone, à se faire des amis, ou au moins quelques compères de route prêts à évoquer leur chère terre.
Juan Aizpitarte est l’un de ceux-là. Artiste et vidéaste, cousin d’Iniaki Aizpitarte, chef fort doué du restaurant Le Chateaubriand et du Dauphin à Paris, il vit « entre les deux côtés ». Le jour, Juan dirige un centre d’art situé à San Sebastian. Le soir, il remonte à Socoa, à 25 kilomètres en longeant l’océan, où il vit avec sa compagne et sa fille née en octobre. Comme beaucoup de locaux, il «profite du cadre», surfe sur les plages sans favoriser un pays ou un autre, et monte de temps en temps vers la montagne, qu’il dit «magnifique».
Divisé en sept provinces (quatre espagnoles, trois françaises), le Pays basque (Euskadi dans le texte) peut s’explorer en slalomant entre ses deux nations, dénuées de postes frontières depuis dix-sept ans. L’arrivée se fait par Biarritz et se poursuit le long de la côte où les vagues sont impressionnantes de septembre à décembre. La traversée de Saint-Jean-de-Luz annonce déjà que l’Espagne et surtout San Sebastian, approchent. Distantes d’une petite trentaine de kilomètres, les deux villes présentent des similarités. Une même bourgeoisie (l’historique pull noué sur les épaules fait partie de son folklore), la culture thalasso en commun, une topographie simil