Il y a tout juste vingt ans, Philippe Delerm écrivait La Première Gorgée de Bière et Autres Plaisirs minuscules (l'Arpenteur 1997), subtile évocation des joies fugaces de la vie. On ne vit pas au sommet que vient de publier Jean-Michel Asselin aux éditions du Trésor pourrait en être la digne suite, version montagnarde.
Car ce petit livre de chroniques, drôles ou émouvantes, raconte à la perfection les mille et un moments de grâce et de plénitude que peuvent offrir une randonnée, une ascension ou un trek.
Puisant dans sa riche expérience d’alpiniste ayant parcouru les Alpes et l’Himalaya (dont cinq expéditions sur les pentes de l’Everest, toute ratées!) Jean-Michel Asselin croque les bivouacs gelés sous la tente, la gastronomie lyophilisée, les moments de solitude, les instants de joie pure, et ses curieuses rencontres aux sommets (avec des coquillages, un chien, une Anglaise en coccinelle bleue, un yéti…)
Tendre, poétique et nostalgique, il évoque également la longue cordée de compagnons disparus alors qu’ils cherchaient la voie parfaite ou le panorama inconnu, tout là-haut sur la montagne.
On laissera l'auteur conclure. «En montagne quelque chose résiste à la facilité. Le chemin vers le haut est un peu une métaphore de la vie: atteindre le sommet puis redescendre vers le bas, vers la vallée. La vraie vie est en bas, la vie qui dure, parfois incompréhensible, la vraie vie qui est notre seul bien. Définitivement. Mais je vous assure: cette vie est plus facile quand de temps en temps on ramène une étincelle de là-haut.»
On ne vit pas au sommet fait partie de ces belles étincelles.
On ne vit pas au sommet,
Chroniques de montagne. De Jean-Michel Asselin.
, 224 pages, 17 euros.