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Libération
LIBERTÉ, FOULÉES, FRATERNITÉ

2340 km de trail, 102000 mètres de dénivelés positifs, 22 cols...

Une saison à la montagnedossier
Et voilà, c'est la dernière chronique. Repos maintenant pendant quelques jours à Katmandou avant le retour dans l’hiver français...
par François Suchel
publié le 6 décembre 2017 à 9h44
(mis à jour le 6 décembre 2017 à 9h46)

Après Canton-Paris à vélo, François Suchel, pilote de ligne et écrivain voyageur, s'est lancé un nouveau défi: relier Dharamsala en Inde, siège du gouvernement tibétain en exil, au monastère de Kumbum, à Qinghai en Chine, où est né Tsong-Kaba, le fondateur du bouddhisme tibétain. Arrivé dans l'Himalaya début septembre, il raconte son périple pour Libévoyages. Quatorzième chronique.

THIS IS THE END! Katmandou: Les Beatles, Cat Stevens, les hippies, les pétards… L’imaginaire rempli de clichés datant de ma naissance, nous roulons jusqu’à la stupa de Swayambhunath. Les trois yeux du Bouddha semblent nous observer de loin.

Les six derniers jours ont été un condensé du voyage: le meilleur avec le tour du Manaslu, si spectaculaire, et le pire avec la partie vélo. À Arughat, nous avons replié les bâtons de trail puis enfourché un VTT pour parcourir les 120 kilomètres nous séparant de Katmandou. Un enfer de douleur, aux fesses avec le poids du sac à dos enfonçant nos os dans la selle, aux poumons, au dos. Zéro plaisir sur cette piste sableuse parcourue par des camions à peine plus rapides que nous, puis cette route sur fréquentée, noyée dans le CO2. Fin du jour. Embouteillages. Rideau sur 3 mois d’aventure.

2340 km de trail, 102000 mètres de dénivelés positifs. 22 cols dépassant 4000 m. 11 cols dépassant 5000 m. Ne me demandez pas ce que cette aventure m’a apporté. L’heure n’est pas au bilan, mais plutôt à l’atterrissage. Je vais essayer de ne pas rater la piste avant de redécoller rapidement vers les cieux du monde entier.

Liberté, foulées, fraternité! Je voulais ces trois ingrédients pour me concocter une belle recette de voyage. Pour l’épicer à la mode des Indes, on pourrait rajouter intensité, diversité, amitié, et le plus important de tous: amour. L’amour de Marianne, sans lequel cette aventure n’aurait pas été possible. L’amour des rencontres, des lieux inconnus, des sommets glacés comme des forêts de bambous, de cette vie que j’ai eu la chance inouïe d’enrichir de ces 3 mois de magie.

Car je prends tout: le facile (pas souvent) et le ardu, le beau (très souvent) et le vilain, le bienveillant (presque toujours) et l’indifférent. J’ai accompagné mes pas de lectures sur le bouddhisme qui a tant à nous apprendre. Après des heures passées à gravir une pente au sein d’immensités désolées, voir flotter les drapeaux à prières au passage du col fut un rappel réconfortant qu’on n’est jamais totalement seul dans l’Himalaya. Le bouddhisme habite ces montagnes comme le christianisme nos campagnes. Et j’ai aimé mieux le découvrir, m’en imprégner. Peut-être m’aidera-t-il à poursuivre mon chemin?

Je vous remercie vivement de m’avoir lu et vous donne rendez-vous en septembre 2018 pour la seconde partie de ce voyage de Katmandou au monastère de Kumbum (Chine) à travers le plateau tibétain! Merci également à mes partenaires : boursesexpe2017, Adidas, katadyn, raidlight, vertical, petzl, julbo, zulupack, terredav, trekalti.