Pour Dominique Potard, écrivain de montagne prolifique, guide et skieur émérite, la célèbre collection rouge des éditions Guérin est une évidence… Mais comme l’homme a l’esprit ouvert, les idées larges et le style rabelaisien, il ne se limite pas au (gros) rouge (qui tache) : pour lui, une bonne histoire s’accompagne également d’un petit jaune venu de Marseille, de l’ambré d’un cognac vingt ans d’âge, du rosé ou du blanc bien frais qui se descendent aussi vite qu’une piste de ski quand la neige est bonne…
Avec ce troisième tome du Port de la Mer de Glace, délirantes aventures d'une poignée de pochtrons familiers d'un rade situé à quelques encablures de Chamonix, on retrouve les protagonistes des précédents volumes en expédition spéléologique.
Cette fois, l’Amiral (le patron du bar), Fernando (client, boulanger de son état, accompagné de son chien Tobby, dit «la Serpillière») et le narrateur (guide de haute montagne) sont à la recherche de «Clint Eastwood», poète philosophe frappadingue, parti un beau matin en maillot de bain se baigner dans les eaux de fonte du glacier. Une expédition loufoque qui emmènera le petit groupe de rivières en goulets et de surprises en surprises…
L’occasion de disserter sur le sens de la vie, l’amour de la montagne, les œufs au lard et la gouleyance du gevrey-chambertin 1949. A déguster, comme il se doit, glacé.
Dominique Potard, Le retour de Clint Eastwood, éditions Guérin, 192pp., 15€