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Pics et rocs

Montagnes : haut les cœurs !

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Tous les quinze jours, chronique de nos hauteurs. Par Didier Arnaud. Aujourd'hui les montagnes de Robert Bösch.
(Robert Bösch (Glénat))
publié le 16 octobre 2019 à 17h07
(mis à jour le 21 octobre 2019 à 16h33)

C’est un grand et beau livre, avec d’immenses photographies. Traces dans la neige poudreuse, escalades et voies aériennes, parapentistes ski au pied et cul par-dessus tête, cascade de glace, neige qui déboule du sommet, et souvent, hommes minuscules au milieu d’une énorme voie… Robert Bösch, photographe, géographe, guide de haute montagne, a dirigé «Montagnes en majesté» (Glénat) un gros livre dans lequel on apprécie se perdre.

«Quelle drôle d'idée d'aller chercher un bien-être quelconque, coincée dans une petite tente à 7900 mètres d'altitude, au col Sud de l'Everest, où j'ai passé dix nuits de ma vie […] Pourtant, c'est bien là que je me sens le mieux car je peux être moi-même, sans rien pour me cacher, sans rien avoir à faire d'autre que survivre», écrit ainsi l'alpiniste Melissa Arnot.

Le freerider Ueli Kestenholz, premier snowboarder de l'histoire à recevoir une médaille olympique à Nagano en 1998, a, quant à lui, changé d'objectifs. «Je ne cherche pas nécessairement à être plus rapide, plus haut ou même meilleur que les autres. Ce qui m'importe, c'est de me confronter à la montagne et aux éléments. Dès que je regarde un sommet ou une pente, je distingue immédiatement les lignes possibles. Je me décide alors en fonction de l'esthétique, de la difficulté, des conditions de neige, de la température, du vent et de la lumière». Chacun aura noté qu'Ueli place l'esthétique en tête de liste de ses envies…

La grimpeuse Babsi Zangerl l'assure, l'escalade ne se résume pas «au seul niveau de difficulté. C'est avant tout une discipline, un défi mental que l'on trouve particulièrement en montagne dans les voies non équipées (...) Souvent, écrit-elle, lorsque je crois ne plus avoir assez de ressources pour faire une nouvelle longueur difficile, mon mental surpasse mes limites physiques». Et l'alpiniste Oswald Oelz de conclure : «alors qu'après avoir vaincu l'éperon Walker, nous redescendions, heureux, le versant sud des Grandes Jorasses vers la vallée, notre regard se portait déjà sur le prochain objectif: le pilier du Frêney, proche du Mont Blanc. Le bonheur d'avoir atteint l'objectif s'appelle le prochain défi».

La montagne, ce n’est jamais fini.

MONTAGNES EN MAJESTÉ

Edition Glénat.

Auteur: Robert Bösch

Collection Beaux livres Montagne. 320 pages. Format : 24,5 x 31,3 cm. 39,50 euros