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Libération
Carte blanche

Quand la montagne est une fête

Une saison en hiverdossier
Stéphanie Bodet, ancienne championne du monde d’escalade devenue écrivaine et poète de la nature, était l'invitée du Grand Bivouac pour une soirée dédiée à la montagne vivante.
(DR)
publié le 21 octobre 2019 à 11h56

Stéphanie Bodet pratique depuis toujours l’escalade. Après plus d’une décennie d’ascensions de grandes parois engagées avec son compagnon Arnaud Petit, elle s’est tournée vers une pratique plus réfléchie de la discipline, alternant les voyages et l’écriture.

Quand on l'écoute et qu'on la regarde grimper (le grand Bivouac projetait vendredi son documentaire «J'ai demandé la lune au rocher», à visionner ci-dessous), on découvre avec elle combien cette discipline constitue un art de vivre et une «expérience sensorielle» partagée avec la pierre, dont elle décrit le grain avec des mots délicats et choisis.

A l'occasion de cette soirée «carte blanche», elle a raconté une montagne «pétillante, rieuse et apaisée», sensible à la nature et aux êtres, «en un mot, vivante». Loin des drames et des morts qui ponctuent régulièrement l'actualité des sommets. A ses côtés pour partager sa passion, des personnages également sensibles à la vie. Cedric Dentant, botaniste au Parc national des Ecrins, spécialiste des plantes de hautes montagnes, qui fit découvrir au public les spécimens incroyables, vivant dans les anfractuosités de la roche, parfois vieilles de plusieurs centaines d'années. Des découvertes consignées, entre autres, dans son ouvrage Flora Verticalis (Le Naturographe).

Pour l’accompagner, il fallait toute la verve d’un conteur, grand marcheur devant l’éternel comme le généticien Axel Kahn, rejoint en fin de soirée par trois étonnantes alpinistes, les népalaises Doma Sherpa Pinasa, Kalpana Maharjan et Yanggji Sherpa, vainqueures de l’Everest.

Côté films, un court-métrage d'animation déjanté «Viacruxis» d'Ignasi Lopez et le beau récit d'une expé… complètement ratée. «Quand on aime on ne compte pas» de Rémy Bernard et Antoine Girard vinrent rappeler au public qu'il faut de tout pour faire une montagne.