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Libération
Récap vidéo

L'affaire Denis Baupin, tout le monde en parle

Harcèlement, levons l'omertadossier
La semaine vidéo de l'ex-député EE-LV, accusé de harcèlement et d’agressions sexuelles.
Denis Baupin et Cécile Duflot, en 2011. (Photo Bertrand Guay. AFP)
publié le 13 mai 2016 à 17h14

La nouvelle a eu l'effet d'une bombe. Non pas parce que le député EE-LV Denis Baupin a dû démissionner de son poste de vice-président de l'Assemblée nationale, mais bel et bien parce qu'un tabou a sans doute été levé dans la sphère politique. Et, après les accusations de harcèlement et d'agression sexuelle à l'encontre de l'élu écologiste, les langues se sont enfin déliées.

Tout a commencé lundi, lorsque France Inter et Mediapart ont publié une enquête dans laquelle quatre femmes témoignent à l’encontre de Denis Baupin à visage découvert pour dénoncer des faits de harcèlement sexuel.

Parmi elles, l'ex-salariée des Verts et conseillère régionale d'Ile-de-France Anne Lahmer. Au micro de BFM TV, elle accuse : «Denis me courait après autour d'un grand bureau. Au bout d'un moment, je me suis arrêté et je lui ai dit : "Denis, arrête. Bah, saute au-dessus du bureau !", et il m'a dit : "J'en suis capable".»

Des révélations qui ont choqué la sphère politique, et plus encore Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et compagne du député de Paris. «Là-dessus, il n'y a pas à transiger», a-t-elle affirmé au micro de France Info : «Si les faits sont avérés, il faut que ce soit réglé devant la justice. Et si les faits ne sont pas avérés, il faut aussi que ce soit réglé devant la justice.»

Tout au long de la semaine, les réactions ont été nombreuses dans les matinales télés et radios. Certes, personne ne défend Denis Baupin, mais certains émettent de gros bémols quant aux faits dont il est accusé. Si Christian Jacob dit tout ignorer de l'affaire, d'autres comme l'ancien secrétaire d'Etat Pierre Lellouche parlent d'«histoires de bonnes femmes».

Pourtant, les différents témoignages semblent concordants. Jeudi, c'est une Cécile Duflot visiblement touchée, qui a abordé le sujet sur le plateau de Mediapart : «J'ai dit il y a trois jours que, oui, j'avais connu des situations de ce genre. Mais que pour l'instant, ni à l'époque ni aujourd'hui encore, je n'avais pas eu le courage qu'ont eu Isabelle (Attard) et Annie (Lahmer).»

La coprésidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale a avancé l'idée d'ajouter, «dans la charte des parlementaires, que les députés doivent avoir un comportement irréprochable». Dénonçant des attitudes sexistes récurrentes, Cécile Duflot a eu des mots forts : «On a le droit de croiser une députée et de lui dire qu'on trouve qu'elle a une jolie robe. Mais en fait, ce n'est pas la même chose de dire : "T'as une jolie robe aujourd'hui, ça te va bien", et de dire : "Mmh, elle est pas mal ta robe… Mais j'aimerais surtout l'enlever." Tout le monde sait la différence entre le truc pourri et le truc sain ! En vrai, tout le monde sait.»