Humbert David, 38 ans, architecte, a beaucoup de travail, mais il ne
construit rien: «Les enjeux de la ville ne sont plus de l'ordre du bâti. Ils relèvent aujourd'hui de la qualité des espaces publics, des rues, des places.» La rédemption des villes passe plus sûrement par l'urbanisme que par l'architecture, par le bien-être de ses habitants. Pour Humbert David, l'urgence absolue serait de réfléchir sur la fonction et l'aménagement des «vides urbains» plus que sur la construction de bâtiments qui se standardisent, «à part quelques projets clinquants». Cette conviction, et des méthodes de travail pluridisciplinaires son agence intègre paysagistes et urbanistes font d'Humbert un concepteur très représentatif d'une nouvelle génération d'architectes. La communauté urbaine a développé depuis dix ans une politique de commande publique très exigeante sur la qualité de l'aménagement urbain. Les architectes ont été poussés à travailler avec des designers, des artistes, des éclairagistes, des paysagistes. Il leur a fallu réinventer la pratique de leur métier. Pour que les arbres, les bancs, les réverbères et les trottoirs jouent la même partition. «Il paraîtrait désormais incongru d'abandonner une place publique au stationnement automobile», résume Humbert. Un certain nombre d'architectes lyonnais, comme lui, exportent désormais leur savoir-faire. Il vont devoir relever un nouveau défi: celui de la reconquête des fleuves. Lyon, traversé par le Rhône et la Saône qui forment un con