Lyon envoyée spéciale
Lors des dernières Journées du patrimoine, les visiteurs se pressaient à la porte du Théâtre des Célestins, codirigé depuis septembre par Claudia Stavisky, metteuse en scène, et Gérard Deniaux, administrateur. Jamais l'institution, ancrée dans la ville depuis 200 ans, n'avait été ouverte pour cette occasion. Sous la houlette depuis quinze ans de Jean-Paul Lucet directeur d'institution et metteur en scène sans grande ambition , la structure vivait tranquillement en régie municipale et en vase clos. Les Lyonnais y avaient leurs petites habitudes, accoutumés des têtes d'affiche du théâtre privé et du répertoire classique, et parfois, pour s'exciter un peu, des cartes blanches offertes aux jeunes metteurs en scène de la région. En juin dernier, lorsque l'équipe nouvelle présenta sa saison, ce fut un tollé. Personne n'avait trop à dire sur le contenu, bien qu'un Goldoni parût à certains une audace, mais que les «terroristes du théâtre public», comme il fut écrit dans des courriers parvenus au théâtre ou à la mairie, touchent aux sacro-saints sièges réservés, c'en était trop. Car le théâtre avait jusque-là un système d'abonnement bien particulier, révélateur du conservatisme lyonnais. 4 500 abonnés disposaient en effet de sièges attitrés, gagnant au fil des ans des places de plus en plus confortables au fur et à mesure des défections.
Sortir du lyonno-lyonnais. Tout aussi symbolique de la culture lyonnaise fut l'attitude de la Ville dans le changement de dir