Bordeaux envoyé spécial
Le club de foot des Girondins de Bordeaux a beaucoup en commun avec son grand rival marseillais. Une histoire centenaire (1), une période flamboyante, les années 80, avec présidents truculents, stars débauchées à prix d'or, titres nationaux à foison 1984, 1985, 1987 pour les Girondins (2), 1989, 1990, 1991 et 1992 pour l'OM , déboires judiciaires et rétrogradations en D2... Mais il y a au moins une chose que les Bordelais n'ont pas : la passion incendiaire de leur public. «Les Bordelais font preuve de patience», estime l'attaquant Christophe Dugarry, sifflé sur toutes les pelouses de France. «Ils savent se servir du passé pour vivre le présent.»
«Club classe». Les chiffres sont pourtant là : en cette saison 2000-2001, près de 30 000 personnes se pressent, chaque soir de match, au parc Lescure. Et plus de 13 000 abonnés, contre moins de 6 000 il y a trois ans. Cependant, «ça ne sera jamais Marseille», prévient Pierre Labat, entraîneur adjoint des Girondins. «Le public est fervent et connaisseur, mais moins passionné et moins démonstratif. Le soutien est profond, mais posé et réservé.» Au-delà du cliché, l'image du spectateur girondin est un peu celle d'un amateur de grands crus, soucieux de ne jamais s'enivrer. En particulier regardé depuis la pelouse : «On dit que Bordeaux est une ville un peu bourgeoise, juge Christophe Dugarry. Et à part les virages, les Bordelais viennent plus facilement au stade en costard-cravate qu'avec le maillot sur le dos.»
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