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Libération

Dopée à l'Europe

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La ville doit encore asseoir sa stature.
publié le 15 décembre 2000 à 8h03

Pour les «Français de l'intérieur», l'affaire est entendue. Strasbourg, c'est l'Europe plus la cathédrale. Et si cette dernière attire les touristes, l'Europe rapporte aussi.

Le Parlement européen n'est que la partie émergée de l'iceberg institutionnel strasbourgeois. La ville abrite 71 représentations diplomatiques, le Conseil de l'Europe, la Cour européenne des droits de l'homme, le Corps européen de défense, le siège d'Europol, Arte et une kyrielle de structures internationales vouées à la navigation fluviale, la pharmacopée ou la jeunesse, soit, au total, plus de 2 500 emplois, dont 30... pour le Parlement.

La seule étude ­ de la municipalité­ menée sur les retombées économiques de la présence des institutions européennes les évalue à 2,7 milliards de francs annuels. Une somme rondelette, à rapporter aux 10 milliards que dépensent à l'année les 100 000 ménages strasbourgeois. Le chiffre est toutefois à manier avec prudence. «C'est un ordre de grandeur», souligne Richard Kleinschmager, géographe et vice-président de l'université Louis-Pasteur. Où commence et où s'arrête la mesure ? «L'arrivée de l'Europe a suscité, dans un premier temps, un développement du secteur hôtelier. Ensuite, Strasbourg est devenue une grande ville de congrès ­ elle devance Rome ­ et une destination touristique», explique Michel Garnier, de la chambre de commerce et d'industrie .

En revanche, selon les propriétaires des commerces de luxe qui prolifèrent en centre-ville, si la vie est chère, c'est par