Strasbourg de notre correspondante
Catherine Trautmann, 49 ans, maire et présidente de la Communauté urbaine de Strasbourg (Cus) depuis près de douze ans, s'offusque presque de la question : «Et pourquoi serais-je usée ?» Elle ajoute, bravache : «Si certains se sentent usés, pas moi ! Je repars en campagne avec des idées, l'envie d'y aller, le bonheur de continuer ce travail.» L'ancienne ministre de la Culture, qui brigue un troisième mandat, balaye les objections de ceux qui émettent des doutes: douze ans, c'est long... Et si l'équipe municipale en place était à bout de souffle ?
Le premier mandat de Catherine Trautmann (1989-1995) fut placé sous le signe de la réussite incontestable et peu contestée. En moins de six ans, la jeune maire réussissait à changer la ville. En partie grâce à son tramway tout neuf, mais pas seulement. Strasbourg se transforme en une cité où il fait bon flâner, contient une circulation automobile étouffante, redécouvre son patrimoine, obtient à l'arraché le siège du Parlement européen. Le bilan fut salué en 1995 par une spectaculaire réélection au premier tour dans une ville toujours sociologiquement à droite.
Le deuxième mandat, qui s'achèvera au printemps prochain, fut en revanche celui de toutes les difficultés. Nommée ministre de la Culture en juin 1997, Catherine Trautmann abandonne son fauteuil de maire et de présidente de la Cus à son premier adjoint, Roland Ries. Les relations entre les deux élus s'enveniment, d'autant que Ries, au style plus