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Libération

Les déçus du Racing

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Dernier du classement de D1, le club de football a mal négocié son passage aux financements privés.
publié le 15 décembre 2000 à 8h03

Strasbourg envoyé spécial

L'homme désigne d'un doigt rageur le béton du stade de la Meinau. «Qu'est-ce qu'ils ont apporté ? Depuis trois ans, on joue la descente, vocifère-t-il. Ils ont jamais rien compris.» Les représentants d'IMG-McCormack, la société privée qui, depuis trois saisons, préside aux destinées du Racing, en prennent pour leur grade. En 1997, la Ville, propriétaire du club, cède ses parts à cette entreprise américaine de management sportif. «Jusque-là, c'était à la Ville de payer les pots cassés, explique Robert Herrmann, maire adjoint chargé des sports. On a donc tenté de sortir d'une tenaille où les politiques n'étaient pas admis à participer aux choix sportifs, tout en devant assumer les conséquences financières.» Toutes les grosses écuries françaises sont aujourd'hui gérées, avec des fortunes diverses, par des groupes industriels ou de communication (1). Mais en terre alsacienne, la greffe du foot-business n'a pas pris.

«C'est le bordel.» Aujourd'hui dernier du classement de première division, le Racing n'est toujours pas parvenu à changer d'ère. «Les conflits en interne, les politiques qui s'en mêlent... Ici, c'est toujours le bordel», constate un joueur. Depuis sa naissance, que la légende fixe en 1906, le Racing a toujours été particulièrement entouré. «Il y a trente ans, quand j'ai démarré dans le foot, on parlait de microcosme strasbourgeois autour du Racing», avance Claude Le Roy. Aujourd'hui, les représentants d'IMG sont désormais seuls aux commandes.