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Libération

La mise en culture du patrimoine

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La ville-musée est plus occupée à ravaler ses façades qu'à innover en matière de création. En revanche, à la périphérie, de nouveaux lieux, notamment un Zénith, et des initiatives se développent.
publié le 25 janvier 2002 à 21h47

Rouen envoyée spéciale

Sur les brochures touristiques, un slogan : «Au coeur de Rouen, ville d'histoire et d'art.» Avec son Gros-Horloge, sa cathédrale, son Parlement de Normandie, son aître Saint-Maclou, ses maisons à colombages, ses vitraux et ses manuscrits flaubertiens, Rouen peut se gargariser : la ville a reçu en novembre le label Ville d'art et d'histoire. Depuis, le nouveau maire, Pierre Albertini (UDF), a créé une Direction du patrimoine et tourisme aux affaires culturelles. Il entend lancer «une politique de produits culturels» et y investir 8,7 millions d'euros (57 MF) durant son mandat, en tablant sur 30 millions d'euros (200 MF) de l'Etat. L'adjointe chargée de la culture, Catherine Morin-Desailly, résume : «L'action culturelle de la municipalité consiste à mettre en valeur le patrimoine.» Les grands projets de 2002 ? «L'animation des terrasses l'été, les visites guidées de "Ville en scène"... Avant, il n'y avait rien.»

Désert. La culture rouennaise se réduirait-elle donc à un ravalement des façades d'une ville-musée ? «Le poids de la tradition amène à la conservation, alors que ce patrimoine devrait entraîner une ouverture», critique un musicien. D'autres se plaignent de «désert culturel», d'«absence de prise de risques». Et pourtant. A côté de l'Opéra et du Centre de création dramatique les 2-Rives (lire ci-contre), des lieux foisonnent. Rouen a ses compagnies et ses théâtres, adaptés à des publics variés. La chapelle Saint-Louis, gérée par la compagnie de la Pi