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Libération

Une timide ouverture au tertiaire

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Pour sortir d'une tradition industrielle en crise, la ville tente de diversifier ses emplois. Avec un succès tout relatif.
publié le 25 janvier 2002 à 21h48

Rouen, envoyée spéciale.

Au neuvième étage, vue sur les boucles de la Seine et le clocher de la cathédrale. Dans les locaux de l'Association pour le développement économique de l'agglomération rouennaise (Adear), on porte un toast en l'honneur du «millième cadre» accueilli dans l'agglomération, tout juste arrivé du Pérou pour rejoindre la raffinerie Shell. Président de la Communauté d'agglomération de Rouen (CAR), le député européen François Zimeray (PS) se fend d'un discours : «Aujourd'hui, on ne peut plus penser le développement économique qu'en termes de taxe professionnelle ou de locaux. Si nous voulons être attractifs, nous ne devons pas le dissocier du développement culturel et touristique.» Séduire, le maître mot. Selon Claude Boulard, délégué général de l'Adear, «attirer les cadres et les dirigeants est un enjeu de développement». Le bassin d'emploi rouennais, niché entre son port (le premier en Europe pour l'exportation des céréales) et les cheminées de ses industries chimiques et pétrolières, vise à s'ouvrir au tertiaire et à se refaire une image.

Le temps n'est plus à l'âge d'or qu'a connu, il y a quelques siècles, la deuxième ville du royaume, «la plus populeuse de France», disait François Ier : on y battait monnaie, l'industrie textile était en plein essor. Au XIXe siècle, naissent aux alentours de ce carrefour les chantiers navals (Quevilly), les ateliers ferroviaires (Sotteville), les industries papetières, les raffineries de pétrole. Les services de l'Etat s'y