Clermont-Ferrand, envoyé spécial.
Bibendum a même chassé le mathématicien-philosophe. En plein centre-ville, au coin de la place de la Victoire et de la rue des Chaussetiers, l'espace Michelin a ouvert à l'endroit précis où s'élevait jadis la maison natale de Blaise Pascal.
A deux pas de la cathédrale Notre-Dame-de-Clermont en lave noire de Volvic, foin de musée, une boutique. L'échoppe à la gloire du pneu propose au chaland ses luges, parapluies, baudruches, puzzles, cartes postales ou routières et même biberons à l'effigie du caoutchoutier. Comme pour mieux rappeler à la capitale de l'Auvergne qu'elle doit tout à la manufacture. «Si Michelin ne s'était pas implanté ici à la fin du XIXe siècle, Clermont-Ferrand ne serait qu'une petite préfecture perdue en zone désertique, au milieu d'un monde d'une pauvreté et d'une ruralité extrêmes», reconnaît Dominique Adenot, adjoint au maire chargé de l'économie et conseiller économique de Clermont Communauté. «Pendant soixante-dix ans, cette ville a vécu de et pour Michelin. Nous apprenons dorénavant à vivre avec Michelin, mais il est évident que nous ne prospérerons jamais contre lui.»
Restructurations. Aujourd'hui encore, tous les Clermontois d'un certain âge se souviennent avec un zeste d'affection ou de respect porté au «généreux» patron que leur école, leur hôpital, leur logement, leur magasin d'alimentation, leur stade ou leur lieu de vacances appartenaient à leur employeur. Au début des années 80, les premières restructurations en