Peu connues, mal aimées. Voilà comment les Français interrogés dans notre sondage perçoivent les villes nouvelles (1). Plus de la moitié des personnes interrogées reconnaît ne pas pouvoir citer le nom d'une seule des neuf villes nouvelles. Ensuite, si l'on demande aux sondés les mots qui leur viennent à l'esprit quand on parle de ces villes, les évocations négatives dominent très largement. On pourrait rétorquer que ceci n'est qu'un effet de la méconnaissance. Or, c'est tout l'inverse : ceux qui sont capables de citer spontanément le nom d'au moins une ville nouvelle sont les plus sévères : si les mots insécurité et délinquance recueillent 20 % des citations spontanées sur l'ensemble de la population interrogée, le taux grimpe à 33 % chez ceux qui sont capables de citer une ville nouvelle. Idem pour les mots «triste», «froid», «sans âme» : 12 % sur l'ensemble des sondés, 24 % chez ceux qui connaissent une ville nouvelle. Lorsque les questions sont moins ouvertes, les réponses sont encore plus acerbes : la qualité de vie ? Echec pour 53 % de l'ensemble des sondés, échec pour 65 % de ceux qui citent une ville nouvelle.
Restent quelques coins de ciel bleu : une majorité de sondés (plus encore chez ceux qui connaissent une ville nouvelle) accorde à ces villes d'avoir réussi leur développement économique. Et, toutes questions confondues, les moins de 35 ans sont moins sévères que leurs aînés. Peut-être parce qu'ils ont l'âge de ces villes et n'ont donc pas été déçus par les rêves