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Libération

Onze communes, mille visages

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Née dans les années 70, l'agglomération de Cergy-Pontoise cherche toujours son âme. Portrait d'une ville en morceaux.
publié le 29 mars 2002 à 22h44

Cette ville-là, c'est d'abord une idée et non un lieu, entend-on parfois ici. Une ville, certes, mais sans centre. Formée d'autant de quartiers qu'elle connut d'étapes dans son développement. Aujourd'hui de taille identique à Paris intra-muros (plus de 8 000 hectares), la ville nouvelle de Cergy-Pontoise a, au fil de sa construction, toujours balancé entre la volonté de développer divers pôles d'attraction et le désir de réunir les onze communes de la ville nouvelle autour d'un point de convergence, digne d'une agglomération de 200 000 habitants.

Du coup, à trente-trois ans, Cergy-Pontoise vit une crise de croissance. Un terrain en friche, entre Cergy-Préfecture et Pontoise, l'un des rares endroits non encore aménagés, un espace qui pourrait enfin devenir le coeur de la cité, incarne ces tâtonnements : la caserne du quartier Bossut. Quatorze hectares dont seulement 44 000 mètres carrés de bâti. Construite en 1914 à la place de l'abbaye Saint-Martin, la caserne aligne ses bâtiments qui, faute de soldats, accueillent aujourd'hui des artistes. «Nous sommes le noeud du problème, un enjeu politique», explique Frédérique Magal, membre de l'association Usine éphémère. Celle-ci s'est vu confier en août 1999 la mission de faire revivre ce site en un espace d'expérimentation et de création. Si, déjà, les magasins de munitions sont devenus des studios de musique, les chambrées des ateliers pour les plasticiens et les hangars et écuries des espaces de répétition pour les arts vivants, ch