Menu
Libération

Université en quête de fédérateur

Article réservé aux abonnés
publié le 29 mars 2002 à 22h44

Ce jour-là, il pleut sur Cergy. Béton noyé dans un ciel plombé. Mais à l'intérieur du bâtiment des Chênes, qui accueille 7 000 des 11 000 étudiants de l'université, on n'en voit rien. Volets descendus dans le local du journal étudiant le Canard enchanté. Persiennes closes dans le bureau d'Anita, la vice-présidente étudiante. Un double hasard : les volets sont coincés, et les persiennes étaient fermées à cause d'un rayon de soleil. Mais ces ouvertures obturées racontent à leur façon la courte histoire de l'université et de la ville.

Anti-Nanterre. Il y a dix ans, à la création de l'établissement, l'idée est de faire un anti-Nanterre, où le campus de l'université forme une enclave étanche. A Cergy, on choisit «le campus dans la ville». L'université compte sept sites. Les étudiants sont censés naviguer de l'un à l'autre et, au passage, insuffler de la vie à la cité. Le projet est toujours d'actualité. Ce qui revient à dire qu'il a, pour l'heure, échoué. Ou qu'il est en cours, comme veut le croire la minorité d'étudiants qui s'escrime à fédérer les énergies. Manuel, 21 ans : «Les étudiants viennent consommer des cours pour avoir des diplômes. C'est le moteur.» Olivier, 24 ans, initiateur du Canard enchanté, a néanmoins «l'impression d'appartenir à une communauté». Ce qui la définit ? «La diversité des filières, le nombre important d'étudiants étrangers.» Emmanuel précise : «La fac n'a que dix ans ; la conscience étudiante ne fait que naître.» «Et c'est toujours mieux que Paris, p