Menu
Libération

Centre-ville, la peur du vide

Article réservé aux abonnés
La ville a entrepris de lutter contre l'insalubrité et l'insécurité.
publié le 28 février 2003 à 22h44

Bordeaux envoyé spécial

Elle passe par le cours Victor-Hugo ou sur le pavé des petites rues adjacentes. Selon qu'elle porte des mocassins ou des bottes à talons hauts. En tout cas, Sylvie Berteaux ne va plus jamais au travail en voiture. Un petit quart d'heure à pied lui suffit pour descendre de son appartement du quai des Salinières jusqu'à son agence du quartier Pey-Berland ­ «et je peux rentrer tous les midis déjeuner chez moi». Aujourd'hui, ce sera des endives, des pommes et une mangue. Elle grimpe avec son sac à provisions l'étroit escalier de pierre qui mène à une sorte de triplex tarabiscoté plein de recoins avec vue sur la Garonne et le Pont-de-Pierre. Elle a le sentiment d'être alors «comme une princesse qui monte à son donjon».

C'est autre chose, dit-elle, que de descendre les seize étages de la tour de Château-Raba à Talence où elle s'est fait voler quatre fois son véhicule. Ses trajets quotidiens pouvaient alors durer une heure et demie. «Je me suis dit que je pourrais faire des économies en n'étant plus forcée d'aller au restaurant à midi.» Elle rit de ce qu'elle a bien pu penser au moment de déménager. «En fait, je sors beaucoup plus souvent maintenant.»

Volets clos. La gargote portugaise du coin de la rue prépare une morue au four qu'elle adore. Et les petits restaurants turcs qui abondent autour de la flèche Saint-Michel l'incitent à se cuisiner elle-même des petits plats moins souvent qu'à son tour. Son fils de 17 ans est lycéen en pension à Bergerac, son ami e