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Libération

Cinéphilie et activisme

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publié le 28 février 2003 à 22h44

Bordeaux envoyé spécial

Ici fut inventé, dit-on, la clé à ouvrir les boîtes de sardines. C'était il y a plus d'un siècle, l'endroit abritait alors une conserverie. Avant, c'était une église. Après, ce fut un garage (plus de traces). Mais restons-en à la clé à sardines : à l'Utopia Saint-Siméon, cinq superbes salles d'art et essai au coeur du vieux Bordeaux, on fait toujours profession de soulever des couvercles. Soirées-débats, permanences d'associations, signatures de pétitions contre tout ce qui fâche : le tout-nucléaire, l'arrêté antibivouac, la double peine, etc.

Grand forum. L'Utopia est un cinéma doublé d'un grand forum, élégant en ses vieux murs. Le maire Alain Juppé y voit, lui, un «centre d'animation gauchiste extrêmement actif». L'endroit est certes très fréquenté : 340 000 spectateurs l'an dernier, sans compter les clients de la brasserie dans le hall, ni les militants qui ont défilé dans la belle «salle de la cheminée», au premier étage, pour y refaire le monde.

Ce jeudi, c'est soirée-débat. Au programme de la salle 5, le film Davos, Porto Alegre et autres batailles sera suivi d'une discussion avec ses auteurs et des membres d'Attac. Salle comble, plus de billets disponibles depuis quelques jours. Avant le film, une fille vient appeler à une manif anti-Poutine, «Hitler massacreur de Tchétchènes», le président russe devant être l'hôte de la ville quelques jours plus tard. Après la projection, c'est un responsable d'Attac qui convie le public au Forum social local or