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Libération

Le grand écart des arts

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Patrimoniale ou festive ? La capitale peine à maintenir les deux caps.
publié le 25 avril 2003 à 23h00

Des années qu'elle court, la rengaine selon laquelle Paris ville-musée repose sur ses lauriers, belles pierres et chefs-d'oeuvre de toujours, oubliant qu'elle doit son patrimoine aux artistes. Et à cette culture qui se fabrique in vivo dans les ateliers, les squats et les collectifs.

Deux ans après l'arrivée de la gauche à la mairie, un an après la nomination d'un ministre de la Culture du sérail culturel parisien, la géographie culturelle de Paris est en chantier. En émerge une ligne Maginot : d'un côté, une inclination pour des événements décloisonnés, festifs, dans la rue, Nuit blanche et Paris-Plage en tête, de l'autre, une vision patrimoniale «plus pragmatique» pour une capitale «suffisamment bien dotée», selon le cabinet du ministre. Sauf que la grille de lecture «gauche joyeuse et créative / droite triste et patrimoniale» est trop simpliste. Et datée.

A Paris s'enchevêtrent une kyrielle d'instances politiques et administratives qui tentent le grand écart entre la vocation internationale d'une capitale et le besoin de proximité de toute ville. Simpliste aussi, parce qu'ici plus qu'ailleurs l'Etat et la mairie (qui conserve un statut particulier) doivent travailler ensemble pour faire avancer les projets.

La mairie voulait rouvrir en fanfare le théâtre de la Gaîté lyrique ? La préfecture, appliquant à la lettre les clauses de sécurité en matière d'accueil public, a dit niet. Du coup, l'occupation temporaire de friches culturelles, voulue par la mairie, est en cause. En fer