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Libération
Interview

«Ici, il faut être inventif»

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publié le 23 mai 2003 à 23h05

Catherine Bastide, galeriste, a 37 ans. Française, elle a quitté Paris après quelques années de travail à la galerie Ghislaine Hussenot, dans le Marais, et s'est installée à Bruxelles (1) après un passage par les Etats-Unis.

Pourquoi avoir choisi Bruxelles ?

En fait, ce sont des artistes qui m'ont incitée à aller à Bruxelles, parce que la ville avait l'air intéressante, surtout au point de vue financier ­ la vie y est beaucoup plus abordable qu'à Paris. J'y suis arrivée il y a quatre ans, j'ai travaillé un an comme assistante dans une galerie. Puis en collaboration avec une jeune critique d'art bruxelloise, Anne Pontegnie, nous avons organisé une exposition importante avec deux artistes internationaux, Mike Kelley et Franz West. Ce fut pour moi un déclencheur pour tenter d'imaginer des façons de travailler qui soient différentes de celles d'un simple marchand. Je me suis retrouvée en position de «commissaire d'exposition», et cela a été une illumination.

Qui s'est traduite comment ?

J'ai eu l'opportunité d'avoir une maison de maître dans le quartier d'Ixelles et j'y ai ouvert un espace d'exposition. Poussée par les artistes, j'ai commencé à réaliser des projets dans cette maison, et de fil en aiguille, j'ai débuté un travail de «galerie mère», décidé de travailler avec de jeunes artistes, de les suivre à long terme dans leur carrière. C'est une maison de la fin du XIXe avec un jardin et un bel espace au premier étage, pas trop grand. Il n'est pas visible de la rue ; j'y fais qua