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Libération

Ascode, un labo dans l'aide aux toxicos

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L'association est en pointe dans la réduction des risques.
publié le 29 novembre 2003 à 2h07

Perpignan envoyée spéciale

Ascode, association spécialisée dans la réduction des risques liés à la toxicomanie, voit son activité croître de 20 % par an. Elle travaille dans le département qui, en France, distribue proportionnellement les plus grandes quantités de seringues et de Subutex (produit de substitution à l'héroïne). Elle s'inquiète de voir la population qu'elle accueille «se rajeunir et se féminiser», comme le note son directeur, Michel Dheur. Bref, Ascode n'est pas près de mettre la clé sous la porte.

A Perpignan, les besoins sont évidents. La frontière en fait un lieu de passage des produits. La sociologie assure le reste : avec un peu plus de 20 % d'allocataires des minima sociaux, la ville bat des records. On retrouve ces deux éléments dans le bilan d'Ascode : en 2002, l'association a suivi 47 % de gens sans logement, 40 % sans aucun revenu, même pas le RMI, 53 % qui étaient allés au moins une fois en prison. C'est sur ce terrain que, petit à petit, le groupe a fait la preuve de sa nécessité.

Avec une pratique en béton. Ancien cadre des ressources humaines dans de grands groupes, Michel Dheur, le directeur, a posé d'emblée, en 1996, les bases les plus professionnelles possibles : pas de bénévoles, que des salariés ; pas de local précaire, des murs achetés en pleine propriété ; et, surtout, pas de charité chrétienne. Ici, «on a un concept de santé publique, on l'applique, c'est tout», résume-t-il. Le concept, c'est la réduction des risques, cette stratégie qui perm